Poé de Noël aux marrons et à la vanille

Marron ou châtaigne? J’ai jamais su la différence, chez nous ça court pas les rues et la première fois que j’y ai goûté j’ai fait BEURK! C’était juste bouilli et c’était tout sec dans la gorge, bref, aucun intérêt gustatif pour moi. Et puis j’ai réussi à l’apprivoiser petit à petit en le cuisinant moi-même, enfin, ne vous emballez pas, je les utilise en conserve, hein …

Et puis il paraît qu’on les mange à Noël, avec la grosse dinde et tout le patatras, enfin moi bof, j’ai toujours connu Noël à 32°C à l’ombre avec les langoustes et autres coquillages à triturer avec les doigts. Parce qu’il paraît aussi qu’on est des sauvages, nous là-bas, sur notre petite île minuscule à côté de l’Australie, et on croit qu’on connaît pas les fourchettes et qu’on n’a jamais vu d’ordinateur. Rhâ là là, y en a qui croient vraiment tout savoir sur tout… Laissons-les patauger dans leur inculture et revenons à des choses plus intéressantes. Enfin à mes yeux.

J’aime pas Noël. Enfin, j’aime plus Noël. Depuis que je suis partie loin loin loin, ça me déprime de ne pas retrouver maman, papa, mamie et compagnie pour rigoler autour du sapin. Mais c’était mon choix et c’est bien fait pour moi maintenant, faut assumer ma p’tite. Alors quand c’est blue’s time, je prends mon téléphone et j’appelle Allo Poé… si seulement tous mes fantasmes cul-inaire pouvaient se réaliser, ô merveilleux serait le monde.

Non en vrai, je me le fais moi-même, ce poé, car je sais quand même me servir de mes mains comme une grande. Ca me rappelle plein de souvenirs, on n’en faisait pas souvent mais c’était un de mes desserts préférés. Et surtout un des plus simples au monde, quand j’ai demandé la recette à ma mère elle m’a dit qu’il fallait juste 2 bols de fruits pour 1 bol de farine. Après pour le reste tu fais à l’oeil. Ok, je vais me débrouiller avec ça…
J’adore cette recette car non seulement c’est super-extra-méga-trop-bon, mais en plus il y a une certaine magie dans la gestuelle qui l’accompagne.

Il faut écraser les fruits avec le sucre et le mélanger intimement à la farine. Bon jusque-là rien de transcendant (sauf si c’est Hugh Jackman qui le fait…) . Car le plus important se déroule après la cuisson: il faut nourrir le gâteau avec du lait de coco, comme on donnerait son biberon chaud à un bébé. C’est qu’il y a quelque chose de maternel dans cette étape 🙂 Il faut le diviser en petites portions, l’envelopper de lait bien dense et épais, pour qu’il l’absorbe, devienne moelleux et fusionne avec cette crème hydratante végétale. A chaque fois que je le fais j’ai l’impression de lui faire du bien à ce gâteau, en le chouchoutant avec amour… car je sais qu’en retour il va me faire du bien à moi !!!
Et surtout, s’il est fait avec de la vanille envoyée par ma maman pour mon anniversaire !!! J’ai eu droit non seulement à une belle orchidée blanche, mais aussi à un énorme fagot de gousses de vanille venue tout droit du jardin de mes parents, hé hé !!!

Poé de Noël aux marrons et à la vanille
(pour 4 à 6 pers)

-1 grosse boîte de marrons en conserves (environ 560g égoutté)
-160g de farine de manioc (en épicerie asiatique ou africaine)
-5 càs de sucre
-1/2 gousse de vanille
-20 cl de lait de coco

Préchauffez le four à 180°C. Ecrasez les marrons avec leur eau de conservation, avec ce que vous avez: fourchette, écrase-patate (très efficace) ou mixeur (difficile, j’ai essayé). Fendez la gousse de vanille dans la longueur et grattez l’intérieur avec la lame d’un couteau, puis ajoutez-la aux marrons avec le sucre. Versez progressivement la farine et mélangez délicatement. Versez dans un plat et enfournez pour 20 minutes. Après cuisson, sortez le plat du four et coupez le poé en cubes. Versez le lait de coco  sur le poé et entre les stries, et soulevez les portions avec une cuillère pour que le lait s’infiltre partout. Servez tiède ou alors très froid.

Voir la version du poé à la banane CLIC

Voir la version du poé à la citrouille CLIC

Cette recette participe au petit jeu « les marrons c’est de saison » organisé par « Le plat du jour« 

ainsi qu’au concours sur les Gâteaux d’enfance organisé par Isabelle Rozenbaum de l’Oreille culinaire, Pascale de C’est moi qui l’ai fait! et Dorian de Mais pourquoi est-ce que je vous raconte ça… .