Il y a quelques mois, Mini Piment avait subi un petit traumatisme à table. Rien de bien méchant, mais un peu embêtant pour les semaines qui ont suivi. Ce jour-là, j’avais servi des pâtes avec une sauce aux amandes, que j’avais grossièrement mixées au robot. Pas de chance, un tout petit bout d’amande était venu se coincer dans sa gencive au cours du repas. Elle a eu du mal à la déloger, j’avais même du l’aider car elle commençait à paniquer; et le petit bout est reparti fissa au fond du lavabo.           Malheureusement, elle n’a pas voulu finir son assiette et ni même de dessert. Le lendemain, puis le jour d’après et ainsi de suite pendant environ 1 mois, elle a refusé d’avaler tout ce qui pouvait être plus ou moins dur à mâcher ou croquer: de la pomme, des carottes pas assez cuites, du muesli, de la saucisse et j’en passe. C’était assez épuisant au début et puis après consultation chez le médecin, j’ai fini par lâcher prise.

Et un jour, j’ai eu envie de cuisiner du xinxim de galinha, après en avoir goûté dans un restaurant brésilien. Même s’il y avait des noix de cajou et des cacahuètes mixées dans la recette, je me suis dit zut, elle mangera ce qu’il y aura et puis c’est tout! Marre de manger des trucs mous! Et vous savez quoi? Elle a juste a-do-ré (bon, faut dire que j’avais bien bien mixé les fruits secs aussi)! Elle en a repris 2 ou 3 fois, et a même demandé à son papa de lui en refaire le week-end suivant. J’ai du lui donner la recette de Flavors of Brazil dont je m’étais inspirée, mais comme il n’avait pas de dendê*, le goût était différent et mademoiselle n’en a pas voulu. La grosse déception pour lui, mais la bonne nouvelle, c’est que grâce à ce plat, elle a retrouvé l’envie de manger des morceaux. Et maintenant, cet épisode est loin derrière nous, ouf.

*huile de palme rouge non raffinée couramment utilisée dans la cuisine brésilienne et d’Afrique de l’ouest, à ne pas confondre avec l’huile de palme raffinée présente dans l’industrie agro-alimentaire. J’en trouve facilement en épicerie africaine et asiatique.

Xinxim de galinha

D’après la recette de Flavors of Brazil

(pour 4 personnes)

Pour la marinade:
-4 hauts de cuisses de poulet (ou blancs de poulet)
-3 citrons verts
-20 cl d’eau
-1 càc de sel

Pour la sauce:
-60 g de noix de cajou non salées
-75 g de cacahuètes non salées
-1 gros oignon
-2 gousses d’ail
-1 poignée de coriandre ciselée
-1 poignée de persil ciselé
-1 càs de gingembre râpé
-25 cl d’eau
-4 càs de dendê (huile de palme rouge non raffinée)
-1 filet d’huile d’olive
(contrairement à la recette originale, je n’ai pas mis de crevettes séchées ni de piment pour ma fille)

Désossez les hauts de cuisse et coupez la chair en cubes. Faites mariner dans un saladier avec le jus des citrons+la peau des citrons pressés, l’eau et le sel. Mixez finement les noix de cajou et les cacahuètes. Remettez cette poudre dans le robot et ajoutez-y l’oignon grossièrement haché, les gousses d’ail, la coriandre, le persil et la moitié de l’eau. Mixez jusqu’à obtention d’une sauce épaisse homogène.

Egouttez les morceaux de poulet puis faites-les dorer dans une cocotte avec l’huile d’olive. Versez la sauce épaisse et le reste de l’eau. Portez à ébullition puis baissez le feu, couvrez à moitié et faites mijoter sur feu doux pendant environ 20 min. Remuez de temps en temps car si la sauce épaissit trop, elle risque de cramer au fond de la cocotte. Ajoutez l’huile de palme, mélangez pendant 1 min puis servez bien chaud, avec du riz (ce jour-là je n’avais que du millet, incroyable!) et de la farofa (farine de manioc grillé), si vous en avez.