Il y a quelques mois j’avais participé à un atelier culinaire à Paris, sur le thème du riz basmati Tilda. A la fin de la séance, après avoir remballé ses affaires, chacun est reparti avec quelques sachets de riz et quelques ingrédients qu’on avait utilisés pour les recettes, afin d’éviter de les jeter à la poubelle.
C’est comme ça que je me suis retrouvée avec un sachet de chevaquines, des petites crevettes séchées de rivière, originaires de la Réunion. Personne n’en voulait à part moi, évidemment. Contrairement à certains, je ne voyais pas ce qu’il y avait de rebutant là-dedans (ben oui il y a des yeux sur les crevettes, comme tous les animaux) (bon j’ai quand même cherché « animaux sans yeux » par curiosité et ça existe, ne le faites pas sauf si vous aimez avoir des frissons), ça me rappelait d’ailleurs les petites crevettes séchées qu’on ajoute dans le bami, en Nouvelle-Calédonie.
Cette semaine je me suis enfin décidée à les cuisiner, et comme c’était précisé « spécial rougail » sur le paquet, l’idée était toute trouvée! Je me suis permise quelques petites incartades par rapport à la version traditionnelle, car je n’avais que des piments jalapenos dans mon congélateur ^^ J’ai également parfumé mon rougail avec du zeste de combava râpé, superbe idée suggérée par une lectrice réunionnaise. Ca apporte une touche de fraîcheur mais n’hésitez pas à en rajouter car avec le piment et le gingembre, il y a de la concurrence dans le plat au niveau des saveurs! Quant aux chevaquines, vu que ça ne court pas les rues, essayez peut-être de les remplacer par du thon en conserve? Sinon, écumez toutes les épiceries asiatiques ou africaines de votre ville 🙂
Rougail chevaquines
(pour 4 personnes…si vous avez la main lourde sur le piment ^^ Sinon pour 2 gourmands)
-100 g de chevaquines
-2 gros oignons
-5 gousses d’ail
-1 càs de gingembre frais râpé
-5 piments verts
-5 tomates en conserve (ou fraîche en saison)
-1 branche de thym
-1 càc de curcuma moulu
-sel
-1 combava
-1 filet d’huile végétale
Faites tremper les chevaquines dans un saladier d’eau froide pour les réhydrater, pendant 1H. Egouttez-les ensuite dans une passoire, rincez-les plusieurs fois et pressez-les entre vos mains.
Pilez ensemble l’ail et le gingembre dans un mortier, avec un peu de sel et le thym effeuillé. Emincez les oignons et faites-les revenir dans une cocotte avec un peu d’huile végétale. Lorsqu’ils sont bien fondus, ajoutez le mélange ail/gingembre. Faites roussir légèrement et ajoutez le piment en rondelles, puis les tomates grossièrement concassées. Faites revenir et assaisonnez de sel et curcuma. Incorporez les chevaquines et mélangez sur feu moyen pendant 5 min. Râpez finement le zeste du combava directement au-dessus du rougail. Faites cuire encore 5 min en remuant sur feu doux, ou jusqu’à ce que le rougail soit lié mais pas trop sec.
Servez bien chaud, avec du riz blanc. Pour ma part je l’ai accompagné avec des lentilles et de l’alloco, autrement dit des rondelles de banane plantain frites (pas très traditionnel mais le côté sucré-salé adoucit le palais si jamais vous ne supportez pas le piment!).
Hahaha mais je kiffe ! (oui le combava dans le rougail, c’est the perfect touch^^).
Oui c’est génial pour donner une touche bien parfumée!
J’en ai à la maison je m’en sers parfois pour la salade de papaye verte. Je vais essayer le rougail. Et vite!
Ah tiens j’y aurais jamais pensé, dans la salade de papaye verte!
Je fais rougail dans le pilon aussi, je grille les chevaquines, et les tomates ( à défaut les ebouillanter les tomates) une fois grillé, je pilé les chevaquines dans un mortier( pilon) avec du piment et du sel, aprés je rajoute les tomates grillées, je mets un peu d’ oignon émincé et des oignons verts par dessus sans les piler, Miam-miam, bon appetit.
C’est meilleur avec cette méthode traditionnelle 🙂