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Ca fait un bon moment que j’avais envie de réaliser cette recette. Je l’avais vue à la télé il y a 6 ou 7 ans, dans Surfing The Menu, une émisssion présentée par deux beaux gosses qui avaient plus la tête à poser pour Calvin Klein qu’à cuisiner du poulpe.
A l’époque j’étais encore étudiante, mais au lieu de bosser pour mon mémoire, je passais mon temps à saliver devant Cuisine TV. Quand mes amis venaient chez moi, je changeais immédiatement de chaîne car je n’assumais pas tout à fait mon addiction. Je faisais semblant d’aimer l’architecture pour faire comme les autres, je dessinais des projets sur des logiciels compliqués, je bricolais des petits objets en atelier, mais au fond je ne m’intéressais qu’à une chose: la nourriture! C’est d’ailleurs un de mes enseignants qui m’avait ouvert les yeux sur cette passion: « Pour votre mémoire de dernière d’année, choisissez un sujet que vous affectionnez plus que tout au monde, auquel vous pensez quand vous vous levez le matin, quand vous prenez votre douche et quand vous vous couchez le soir. » Dire que je cherchais mon chemin pendant deux mois… Et voilà comment j’ai fini par écrire une centaine de pages sur le monde merveilleux des plaisirs de la table 🙂
Pour je ne sais quelle raison, cette recette n’a jamais cessé de me hanter pendant cette ultime année d’étude. Elle s’est transformée en projet, puis en fantasme inassouvi. Ce n’était certainement pas dans ma minuscule et unique casserole verte que j’allais cuire la bête, quelle frustration. Et d’ailleurs, je n’avais aucune idée de l’endroit où l’acheter, vu que je ne fréquentais que les enseignes « premier prix » pour mes coquillettes hebdomadaires à 0,24€ le paquet. J’ai laissé tomber mais je n’ai pas oublié.
C’est en allant chez Leticia que j’ai eu le déclic. Récemment de passage chez elle pour quelques jours, elle m’avait donné carte blanche pour choisir un thème d’atelier culinaire à 6 mains (en compagnie de son mari). Ce carpaccio est remonté à la surface de manière inconsciente, comme si mon esprit en avait marre de stocker toutes ces idées en pagaille en me faisant comprendre: « C’est le moment où jamais de tester cette recette! » Effectivement, j’avais bien fait d’attendre: ce moment fut magique!
Le plus paradoxal dans l’histoire c’est que j’ai finalement suivi une autre recette, plus simple que celle de nos surfeurs péroxydés. Ceux-ci préconisaient de presser le poulpe à travers un linge et de laisser figer 24H au frais, alors que l’utilisation d’une bouteille est plus facile à manipuler et donnera un résultat plus régulier. Vous n’avez rien compris? C’est normal, vous n’aurez qu’à suivre les instructions en pas à pas 🙂 Et pour rassurer les plus indécis: non le poulpe n’est pas cru!Ouf!
Carpaccio de poulpe:
(pour 4 personnes)
-1 poulpe ( le nôtre faisait 1,7 kg et ce n’était qu’une moitié de poulpe!)
Pour le court-bouillon:
-eau froide
-1 oignon
-2 gousses d’ail
-2 branches de persil
-1 càc de grains de poivre noir
-1 cas de gros sel
Pour la vinaigrette:
-2 gousses d’ail
-2 oignons nouveaux
-4 cornichons
-3 branches de persil plat
-5 càs de vinaigre de vin
-10 cl d’huile d’olive
-sel
-poivre
Recouvrez le poulpe d’un linge et battez-le vigoureusement à l’aide d’un rouleau à pâtisserie ou d’une casserole. Enlevez les yeux et le bec du poulpe.
Remplissez une cocotte-minute aux 3/4 d’eau froide et ajoutez-y les ingrédients du court-bouillon. Portez à ébullition puis trempez les tentacules du poulpe pendant quelques secondes, sortez-les de l’eau et replongez-les encore une fois dans l’eau. Recommencez l’opération 5 ou 6 fois, afin que le bout des tentacules « bouclent » joliment. Ce n’est que purement esthétique, afin d’obtenir des spirales lorsque vous trancherez votre carpaccio.
Ensuite, plongez le poulpe entier dans la cocotte. Refermez bien avec le couvercle et faites cuire sous pression. A partir du sifflement, comptez 20 minutes de cuisson. Avant d’ouvrir, laissez la vapeur s’échapper ou alors refroidissez la cocotte sous l’eau froide du robinet.
Egouttez le poulpe et laissez-le tiédir (et non refroidir) dans une passoire.
Coupez la chair en morceaux grossiers.
Prenez une bouteilles en plastique et coupez le goulot. Percez ensuite plusieurs fois le fond avec la lame d’un couteau ou une grosse aiguille. Attention aux doigts!
Insérez le poulpe dans la bouteille, en essayant de former de jolis dessins avec les tentacules. Pressez vers le fond à l’aide d’un poussoir à emporte-pièce, ou plus simplement avec le fond d’un verre.
Découpez les bords en languettes larges, que vous rabattrez vers le centre (comme sur la photo). Emballez le tout de film alimentaire et déposez sur une assiette (pour récupérer le jus qui s’écoulera par les petits trous au fond). Laissez figer au frais pendant 5 heures environ.
Préparez la vinaigrette: hachez l’ail, les oignons nouveaux, les cornichons et le persil, puis mélangez avec l’huile et le vinaigre. Salez et poivrez.
Démoulez le poulpe et coupez-le en tranches plus ou moins fines.
Dressez en rosace sur les assiettes et arrosez avec un peu de vinaigrette. Bon appétit!
Waouh …
Mais J’Aaaaaddddooorrrreee ….
Faut dire que comme Toi, le Carpaccio de Poulpe, ça fait un moment que ça me titille, pas plus tard que la semaine dernière : « Mari Charmant » (qui ne mange pas que mes « Bons Petits Plats », ben oui il a une vie en dehors de la maison ! Ben Non pas une double vie, quoique parfois le boulot, t’as l’impression que c’est une Maîtresse ! Enfin ça c’est une autre histoire …) donc « Mari Charmant » a mangé un Carpaccio de Poulpe au restaurant et de retour à la maison « Ben que c’était bon ! Ben que ce serait bien si t’en réalisais un dans Ta Cuisine : Un Carpaccio de Calamar (c’est comme ça qu’il a dit « Mari Charmant » parce que je ne suis pas sûre qu’il sache que ça existe un poulpe ! Ben oui il est trop vieux pour avoir été bercé dans son enfance par « La Petite Sirène » de Disney « Mari Charmant » …) Parce qu’il me met au défi « Le Bougre » !!! Ben Oui que je vais en faire un de Carpaccio de Calamar « Monsieur » !!! Ben faudrait quand même que je trouve une recette Tip Top, parce que là je sèche (t’as compris le jeu de mot … Oui bien sûr, je sais que c’est le genre de trip que t’affectionnes … Je lis tes posts …). Et puis Miracle !!! Tu me sers une recette qui me botte ce matin … Alors « Bénie sois tu Grande Laétitia » Je crois bien que je vais la suivre très prochainement ta recette, pour frimer devant « Mari Charmant » …
Amicalement
Françoise
Wouhouuu déjà une convertie! J’espère que Mari Charmant appréciera la recette! Il pourrait même mettre la main à la pâte pour voir à quoi ça ressemble, un poulpe
Wahou ! J’adore le poulpe et j’en cuisine souvent, mais je n’ai jamais réalisé ce carpaccio… En revanche, tu as martyrisé cette pauvre bête pour rien, inutile de la frapper si tu la congèles ou que tu la laisses cuire 10 mn de plus à la cocote
Bravo pour la recette,je cherchais justement cette recette pour mon beau père, mais si le poulpe est mort alors pourquoi le frapper? de plus je serais incapable de lui ôter les yeux mon dieu
Waow, une chouette recette qui donne effectivement envie de se lancer. J’aime bien le poulpe, mais je n’ai encore jamais franchi le pas d’en acheter un frais entier…
(il faut d’armer d’un rouleau à pâtisserie warrior aussi) Je le sais, j’y étais!
Sur l’île de Rodrigues, on mange beaucoup de poulpe (qu’on appelle ourite, et ici, à la Réunion zourite). J’ai mangé là-bas une salade de poulpe savoureuse qui me fait penser à ton carpaccio.
Superbe, magnifique!
Voici longtemps que je voulais préparer du poulpe sans oser me lancer. Grâce à vos explications et votre technique géniale de la bouteille, je vais me lancer. Merci pour votre blog savoureux et bien réalisé.
Je suis épatée par la préparation et par le joli résultat ! Bravo Léti !
j’adore le poulpe comme ça en vinaigrette ou juste avec du soja et du wasabi!!! C’est délicieux!!! Mais alors là, la présentation est super!!! Je vais m’en inspirer!
C’est pas faux, oui. J’en profite aussi pour te glisser un : « Waouh ton blog ! »
Concept sympa, jolies photos, petites typos au poil, recettes cosmopolites et très bien rédigées. J’aime beaucoup, c’est très plaisant
Cette recette est juste canon Letitia !! Je comprends que tu ai passé quelques mois fixée dessus, je crois que j’aurais fait pareil !…et d’ailleurs ça me pend au nez maintenant. C’est une recette parfaite pour un diner un chic ! J’adore, je note. Merci pour le partage.
J’adore cette recette un peu au croisement de Maîté (pour la maitrise de la bestiole) et de Mac Guyver (pour le coup de la bouteille en plastique. Bravo en tout cas d’avoir eu le courage de t’attaquer à ce monstre marin à mains nues
Rhaaaaaaaaaaaa du poulpe trop bien!!!!! Bon faut que je trouve un demi poulpe maintenant
Inattendu le poulpe en bouteille mais réussite garantie !
Il y en a qui y mette aussi des serpents
Humm très alléchante cette recette et super originale j’adore le poulpe. Ptite question svp ; est-il possible de prendre un poulpe congelé (-cher) plutôt que de l’acheter chez le poissonier où ca coûte une tentac.. euh pardon un bras ? Merci d’avance, et longue vie à votre blog au top que je découvre !
Si tu veux des recettes de poulpes version Océan Indien:
– à la Réunion, on cuisine le poulpe en civet, c’est le fameux « civet zourite », mijoté avec du vin et des épices: http://www.goutanou.re/plats-a-base-de-produits-de-la-mer-ou-de-riviere
– aux Seychelles, je me suis délectée du fameux « octopus curry coco » qui est juste…mamma mia!!!! Le zourite fond dans la bouche…
http://www.my-islands-seychelles.com/blog/2011/11/plat-zourite-au-lait-de-coco/
Ah ah ah… C’est une recette qui mérite une video. Pas le courage de me lancer la-dedans toute seule, quoi que je suis sûre que ça ferait bien marrer ma fille, la perruque gluante qui frisouille a la cuisson. En revanche j’aurais gouté avec plaisir, deja que j’adore le pulpo a la gallega….
J’ai hâte de retrouver un poulpe!
J’adore le poulpe et j’ignorais qu’il avait un BEC ! Tu m’apprends quelque chose que je mets dans un coin de ma tête pour le jour où éventuellement je serais amener à vider cette créature dans une émission de TV-réalité « Oh la la c’est la première fois que je travaille ce produit » (Non, je me suis pas inscrite et c’est pas prévu, mais on ne sait jamais, peut-être la saison 247). Et merci pour le saut dans le temps, remonter aux années estudiantines et nos paniers à 3 francs 6 sous
Génial le coup de la bouteille, je n’y aurais jamais pensé !
ingenieux, les pouples du lagon n’ont qu’a bien se tenir))
Original ce carpaccio ! Je goûterais quand même bien
C’est beau c’est beau c’est beau c’est MAGNIFIQUE – j’en ai les larmes aux yeux. Le saucipoulpe. Dans toute sa magnificence. Bravo
Bien joué, réalisation parfaite. Il va donc falloir que je me décide à acheter une bouteille d’eau…
j’en ai l’eau à la bouche mais pas de cocotte minute.
un conseil pour cuisiner la bête autrement ?
merci
oh la la je suis épatée
Je connaissais la cuisson du poulpe ( nous en mangeons régulièrement à la Réunion) mais pas la mise en bouteille. C’est tout simplement superbe comme idée !
Bonjour laetitia, C’est une amie qui tient le blog la plus petite cuisine du monde qui m’a parlé de ta recette et je dois dire que ça fait envie… Alors c’est décidé, je me lance… MAIS… Il y a toujours un mais… Je ne trouve que des petits poulpes, pas des mastards comme celui que tu as trouvé… Penses tu qu’ils vont bien s’amalgamer? Enfin, dernière question, combien de temps tu peux conserver to saucipoulple au frais… OK, la question est saugrenue parce qu’on risque de le dévorer en moins de deux, mais bon, je me demande si je ne vais pas en préparer une grosse dose afin de pouvoir servir ça plusieurs fois… Merci d’avance pour tes réponses et encore bravo pour cette recette.
Jean-Marc.
Bonjour Laetitia, Merci pour ta réponse, je passerai la bise à Claire.
Les photos détaillant la préparation ne sont pas visibles…
Serait-il possible de les remettre en ligne?