Parmentier de canard confit à la patate douce

Il fallait absolument que je vous fasse partager ce plat à se taper le derrière sur le parquet (mais pensez au voisin du dessous quand même). On l’a fait ce week-end, je dis « on » car ce fut un vrai travail d’équipe, ce festin.
Tout a commencé par une séance de larvage complet devant la télé, moi emmitouflée dans ma couette (lire les épisodes précédents), les mecs vautrés sur le 2e canapé (je vous ai pas dit?On a fait des foulies chez Fly pendant les soldes :D), les pieds sur la table basse (pourtant j’avais râlé), en attendant sagement que les JO commencent. Et puis en zappant on est resté hypnotisé par le parmentier de Cyril Lignac, enfin plutôt sur ceux de ses concurrents, qui finalement ont perdu.
Mais quand même leur recette avait l’air vachement plus alléchante, et pis moi je préfère les loosers. C’est vrai ça, qui entend encore parler de Steeve Estatof, hein, qui? Alors qu’Amel Bent est toujours là au moins. Bon j’ai pas dit que j’aimais sa musique, mais souvent les loosers s’en sortent mieux car ils ont la rage d’avoir été éliminés. Anyway.

Après on est allé se balader au bord de la mer pour se changer les idées, mais au fond on ne pensait qu’à ce foutu parmentier. On a bu un chocolat chaud avec tout plein de chantilly à 4 heures, comme des petits nenfants, mais en fait c’est parce qu’il a grêlé sur la plage (vive la Normandie), puis comme des faibles âmes que nous sommes, on est allé faire des courses. Du confit de canard, des patates douces et du cidre. C’est pas pour la recette, c’est juste parce qu’on est au pays de la pomme et qu’on aime bien ça, le cidre. A boire avec modération, les nenfants.
Mais en fait on a attendu le lendemain pour s’y mettre, car le soir-même on avait prévu le vacherin dont je vous ai parlé il y a deux jours.

Ce qu’il y a de bien quand on est une fille, et en plus malade, c’est qu’on peut demander n’importe quoi aux garçons, toute occasion est bonne à prendre pour se faire passer pour un gentleman. Tout de suite, les tâches ingrates deviennent des opportunités à montrer qu’on est un bôgoss musclé toujours prêt à broyer des patates à main nues (enfin presque, c’est chaud qué même) ou à dépiauter des cuisses de canards qui n’avaient rien demandé. Parce qu’ils savent qu’à la fin ils vont être récompensés d’une assiette gargantuesque de parmentier, plus jouissif qu’une médaille d’or au slalom géant. Enfin ce n’est que mon avis de fille.

Parmentier de canard confit à la patate douce
(pour 6 pers, ou 2 goinfres+1 fille malade)

-1,2 kg de patate douce
-350g de pomme de terre
-4 cuisses de canard confit
-40g de beurre
-20cl de crème liquide
-3 branches de persil
-de la chapelure
-qq râpures de muscade
-sel, poivre

Peler et couper les patates douces et les pommes de terre. Faites-les cuire dans un grand volume d’eau salée, jusqu’à ce qu’elles soient tendres (piquer avec un couteau pour vérifier). Ecrasez le tout soit à la fourchette, soit avec un presse-purée (pas de mixer surtout). Ajoutez le beurre, la crème et mélangez pour que ça fonde avec la chaleur. Assaisonnez de sel, poivre et muscade.
Préchauffez le four à 220°C. Effilochez la chair du confit de canard, et faites-la revenir à la poêle sans aucune matière grasse. Assaisonnez de poivre (pas de sel, c’est déja bien salé) et ajoutez le persil haché. Montez le parmentier dans un plat allant au four, en alternant couches de purée et de canard. Terminez avec de la chapelure et enfournez pour 20 minutes, puis passez sous le grill pendant une ou deux minutes (facultatif). Servir bien chaud, avec une petite salade verte.
PS: gardez la graisse de canard, au cas où une petite envie de pommes de terre sarladaises surviendrait…