Ouh là là je sais, ça fait une éternité que je vous ai laissés sans nouvelles, oubliant ainsi de donner à manger à mon petit Piment oiseau! Blogueuse indigne que je suis… En tout cas merci à tous pour vos messages, que ce soit sur le blog ou sur ma boîte mail, ça m’a beaucoup touchée. Pardon de ne pas vous avoir tous répondu, je le ferais bientôt!
Par où j’commence? Attendez je chope mon magnéto et j’appuie sur « rewind« …Je vais quand même essayer de résumer car j’ai peur de vous endormir, déja que j’ai perdu la moitié de mes lecteurs en cours de route!
Donc le 27 mars ma mère m’appelle pour me dire de rentrer en Nouvelle-Calédonie le plus vite possible car ma grand-mère, hospitalisée depuis quelque temps, était dans un état grave. C’était un vendredi soir, je m’en rappelle, car d’habitude ma mère m’appelle le dimanche et ce coup de fil me paraissait bizarre. Le lendemain je recevais par mail mon billet d’avion électronique (vive le 21e siècle!) pour décoller de Roissy deux jours après.
Environ 23h de vol plus tard (sans compter les heures de transit à Singapour et à Sydney), j’atterris sur ma petite île. Même pas le temps de poser les valises à la maison, ma mère m’emmène direct à l’hosto avant la fin des horaires de visite. En poussant la porte de la chambre je ne m’attendais pas à avoir un tel choc. Ma grand-mère, que je n’avais pas vue depuis un an, d’ordinaire si rigolote, si pétillante, était là, alitée et diminuée. Elle n’attendait plus que moi, sa dernière petite-fille exilée à 22000 km du nid familial. Bon je vous passe les détails, vous imaginez très bien le genre de dialogue qui a pu se tisser à ce moment-là, les torrents de larmes qui ont coulé, les mains qui tremblaient….
Les jours suivants, je les consacrais à elle. Trois visites par jour, matin midi et soir. Curieusement, je ne ressentais pas le décalage horaire (9h de différence c’est pas rien!) et j’étais motivée pour les visites de 6h à 7h. Je me disais que ça servait à rien d’avoir traversé la moitié de la planète si c’était pour rester à la maison. J’en profitais un maximum pour être à ses côtés, à écouter ses histoires, ses souvenirs; mais aussi à noter ses recettes ! Oui ses fameuses recettes qu’elle faisait les yeux fermés et qu’on adorait, mais dont on ne connaissait pas le secret… Ca je vous en parlerais plus tard, je n’ai pas eu le temps de les tester:)
Une semaine après, les médecins ont décidé d’un commun accord de l’envoyer en « Evasan »( EVAcuation SANitaire) à l’hôpital de Sydney (à 2h d’avion de Nouméa) pour une opération lourde dont ils ne se sentaient pas aptes à pratiquer. Ce type d’évacuation est très courant ici. Personne n’étant disponible pour l’accompagner, elle part avec des médecins français qui s’occuperont de toutes les formalités. Ce fut un horrible déchirement de la laisser dans sa chambre ce soir-là, la veille de ce départ, comme si elle allait partir pour toujours.
Quelques jours (oui c’est un vrai roman-fleuve!) plus tard, le 22 avril, je devais prendre l’avion à mon tour, pour rentrer en France. A la dernière minute, prise de remords et du sentiment de partir comme une voleuse, j’ai pu, grâce à l’aide de ma mère (MERCI MAMAN!), non seulement reporter ma date de départ, mais aussi prendre un aller-retour pour Sydney pour rejoindre ma grand-mère. Ce fut encore une décision prise en urgence! Quand je ne suis pas derrière mes fourneaux il m’arrive de ces trucs!
Donc le lendemain matin je débarque à Sydney avec juste mon sac à dos, comme une touriste venue faire du trekking. Heureusement que le fils de l’amie de ma mère est là pour m’accueillir, moi et mon petit dictionnaire (qu’on m’avait prêté) de poche. Hop direction l’hôpital, tiens, j’ai comme une impression de déja vu.. Sauf qu’ici on roule à gauche et que les panneaux sont en english. Et puis il fait froid en plus! Bref, me voilà larguée au milieu de tous ces australiens qui ne savent dire que bonjour ou merci en français (à quoi tu t’attendais, nunuche?). A chaque fois que je devais parler avec quelqu’un, je tournais 7 fois ma langue mon cerveau avant chaque phrase pour m’assurer de ne pas dire de bêtise.
Ah là là quel périple pour retrouver ma Mamie, dans ce labyrinthe d’escaliers et de portes vitrées. Pile au momoent où j’entre, les médecins l’emmènent en salle d’opération! J’ai juste eu le temps de lui faire un coucou avant d’aller boire un café et de l’attendre pendant des heures. Heureusement qu’avant de partir j’avais mis l’option international sur mon téléphone, j’ai pu appeler chez moi pour envoyer des rapports détaillés (je pleure d’avance pour ma prochaine facture!). Je passe les 3 premiers jours à aller m’occuper d’elle, à lui masser les jambes, lui brosser les cheveux, lui donner à boire… Et je m’améliore en anglais, car je me suis surprise à discuter avec le réceptionniste plus de 30 minutes, et ben j’ai tout compris de A à Z! La communication avec les infirmier(e)s s’est aussi bien passé malgré ce que je redoutais, surtout en ce qui concernait les termes médicaux. Lorsque j’ai du rencontrer le professeur qui s’est occupé de ma grand-mère, pour m’expliquer en détails ce qu’elle avait, jamais de ma vie je n’ai été aussi concentrée! Le médecin lui-même fut surpris lorsque je l’ai interrompu pour lui poser des questions; pensant que j’étais infirmière, vu les termes spécifiques qui sortaient comme par magie de ma bouche. Non non, je me suis juste renseignée, docteur 🙂
Quelques jours plus tard ma mère me rejoignait, suivie le lendemain par mon oncle, venu de Jakarta. A trois on pouvait se relayer pour les visites, et moi je pouvais souffler un peu et visiter un peu la ville. J’ai du prendre juste un après-midi pour aller faire une balade express jusqu’à l’Opéra et le Harbour Bridge!
A l’heure où je vous écris, je suis à Nouméa, et ma grand-mère est rentrée de Sydney il y a seulement une semaine (mais elle reste encore à l’hopital). Je devais rentrer le 12 mai, et vous savez quoi? J’ai reporté ma date de retour pour la 2e fois! Heureusement aussi que mon boulot actuel (je bosse à distance sur internet) me permet de me déplacer sans problème, je continue donc à travailler en parallèle à tout ça.
C’est trop dur pour moi de repartir! Vous ne pouvez pas comprendre, les liens qui m’attachent à ma famille se sont renforcés avec le temps et c’est devenu de plus en plus difficile de lever l’ancre maintenant. Je profite de mes derniers jours pour aller voir ma Mamie, vous l’aurez deviné, et je rentre normalement à la fin du mois pour retrouver mon Mister T qui a le mérite d’être très patient!
Merci à vous de rester fidèle au blog et de ne pas m’oublier, la culinosphère me manque ! A bientôt pour de nouvelles recettes et merci d’avoir tenu le coup jusqu’à la dernière ligne! Je vous laisse avec les photos du marché de Nouméa, avec tous ces fruits, légumes et poissons que je n’avais pas mangés depuis longtemps!
Ce n’est pas facile tout ça… Je te trouve très forte.
C’est bien de pouvoir passer du temps avec ta famille. J’espère que ta mamie va mieux.
A bientôt pour tes recettes alors ! Profite de ce temps avec les tiens (je sais comme c’est précieux maintenant).
Merci pour ces belles photos …
@Nolwenn: Merci, c’est vrai que c’est pas facile de jongler entre la famille et le chéri à 22000 km de distance…
@Colette: Merci, je suis allée sur ton blog et j’aime bien tes recettes!
C’est chouette de te relire! Les photos toutes colorées font très envie. Profite bien de ces moments si précieux avec ta famille…
on est ravi(e)s d’avoir des nouvelles! bon rétablissement à ta mamie et bon courage pour toi. merci pour ces belles photos, nous voilà récompensés de notre fidelité
heureuse de savoir que ta mamie se porte mieux et beaucoup de bonheur à toi pres des tiens!
Contente de voir que ta Mamie se porte mieux. Tu as eu complètement raison de rester à ses côtés, il y a des décisions qui sont des évidences.
Bonjour,
Je viens de découvrir ton blog,et tes recettes me font vraiment envie,surtout les crevettes marinées au citron miamm!!Je te mets dans mes favoris car je risque de revenir souvent par ici…
Bonne journée
oui, profites de tout et de tous!
Bonjour, j’ai découvert ton blog peu de temps avant que tu fasses ta pause et je suis contente de voir que tu es de retour, les recettes font envies et les photos sont magnifiques. J’espère que ta grand-mère se porte mieux. Profites de ces moments avec les tiens.
c’est chouette ce petit reportage. Quelle chance d’avoir des combava comme ça
ton retour fait plaisir, tu as l’art d’avoir la pêche. Tes photos donnent donnent envie de partir.
Difficile d’avoir les gens qu’on aime a des milliers de kilomètres de chez soi!
Merci pour ces belles images de marché qui me font beaucoup penser à la Jamaïque