Les peyeks de Mamie

Ma madeleine de Proust à moi, ce sont les « peyeks ». Depuis toute petite j’adore grignoter ces petites galettes croustillantes typiques indonésiennes. C’est ma grand-mère, native de Java, qui les faisait et qui les fait toujours aujourd’hui. C’est elle qui m’a transmis le virus de la cuisine, depuis que j’ai sept ans, lorsqu’elle m’a emmenée avec elle et ma mère pour mon premier voyage en Indonésie. En découvrant cette culture dont j’étais issue, j’ai fait connaissance avec une gastronomie qui me passionne toujours. Le thé au jasmin, les étals de piments frais, les marchands ambulants qui jonglent avec leur wok, les brochettes de poulet qui crépitent sur des barbecues de fortune au coin d’une rue…Autant de souvenirs qui contribuent à alimenter mon patrimoine culinaire aujourd’hui.

Mamie nous faisait participer très tôt à sa cuisine, puisqu’elle nous portait dans son dos quand elle faisait la popote, lorsqu’on était bébé. Je dis « on », car mis à part mes sœurs et mon frère, on ne compte plus le nombre d’enfants qu’elle a pu garder et chouchouter. A la manière des africaines, elle nous enserrait dans un grand pan de tissu en batik, puis elle nouait le tout autour de ses épaules. Tranquillement installé, on était bercé par le rythme de ses gestes de cordon-bleu, endormi par le parfum des épices. Je me demande si ma vocation ne serait pas déjà née inconsciemment à cette époque ? 🙂

PEYEKS (pour une vingtaine de galettes)

40 cl de lait de coco

175g de farine de riz

3 gousses d’ail écrasées

100g de lentilles crues

1 càs de graines de coriandre écrasées

1 càc de sel

Huile de friture

Faites tremper les lentilles dans de l’eau pendant toute la nuit et égouttez-les le lendemain.

Mélangez la farine avec le sel et les graines de coriandre. Versez le lait de coco et mélangez avec un fouet. Ajoutez l’ail pressé et les lentilles à la fin.

Faites chauffer de l’huile dans une poêle, il faut qu’elle fasse environ 3 cm de profondeur à vue d’œil. Versez l’appareil par petites louchées, pour former des petits disques qui vont gonfler pendant la cuisson. Attendez que les peyeks durcissent et se rigidifient avant de pouvoir les retourner avec 2 écumoires (ou autre ustensile). Laissez cuire à feu doux pour ne pas que l’ail brûle et ne dégage une odeur âcre. Vous pouvez les retourner plusieurs fois s’ils ne sont pas colorés uniformément des 2 côtés. Lorsque les peyeks ont pris une belle couleur dorée, retirez-les de l’huile et égouttez-les sur du papier absorbant.

On peut remplacer les lentilles par des cacahuètes non salées, des petits anchois séchés, de la ciboulette émincée…


A la maison on les mange à l’heure du thé mais ça peut aussi accompagner les repas. Dans ce cas on les casse en petits morceaux et parsemer sur du riz chaud. En tout cas lorsqu’on les grignote, ça doit faire « kriouk-kriouk » sous la dent, comme dirait Mamie 🙂

8 Replies to “Les peyeks de Mamie”

  1. Slurp!
    Ça fait très envie (autant les galettes que la mamy!)
    J’ai un peu de mal avec la coriandre, à ton avis, quelle épice pourrait la remplacer? Et quand tu dis « lentilles crues », est-ce que ce sont les lentilles telles que sorties du paquet, sèches, ou bien des lentilles en boîte au naturel?
    Merci de ton aide!

  2. Tu peux remplacer la coriandre par du simple poivre noir du moulin. Pour les lentilles, il faut des lentilles sèches sorties telles quelles du paquet, pas besoin de les laver. Ici j’ai utilisé des lentilles vertes du puy, mais je préfère les lentilles blondes larges. Les vertes résistent un peu à la cuisson et ne deviennent pas aussi croustillantes que les blondes car elles sont petites et plus dures.

  3. Cuisine
    Bonjour, je suis eurasienne car c’est mon papa qui est javanais.Depuis seulement quelques mois je me suis mise à la cuisine et depuis hier je me suis dit il faudrait que je me mette a faire des plats traditionnels; et je t’avoue que tu es la seule personne qui repond à mes attentes et je voulais t en remercier…Comme tu dois te douter on ma dit c’est faciiiiiile mais j’attend toujours!!! donc je vais essayer de suivre tes recettes afin de les repreparer pour faire la surprise à mon papa…Je sais combien il serait fière de sa fille en voyant qu elle sait meme cuisiner des plats javanais…Je t’en dirais des nouvelles et merci encore pour ce site…

  4. Hello !
    Je suis tombée par hasard sur ton blog et vraiment j’ai l’impression de voyager de page en page … je suis admirative de votre talent ! J’ai mis 4 bananes en rondelles dans mon congélo
    … la 1/2 heure est bientôt écoulée … alors j’y retourne , je suis presseé de voir le résultat
    Merci pour ce petit moment d’évasion …

  5. Bonjour, je suis une chinoise née à Nouméa, mais qui a hélas quitté le pays depuis très longtemps.
    Mais je me souviens encore de ces galettes que nous préparait la maman d’une amie javanaise.
    Ton blog (que je viens de découvrir) me fait chaud au cœur.

  6. remerciement
    merci beaucoup pour cette recette depuis le temps que je la chercher .Elle est très bien expliquer

  7. rien que de les voir, j’ai envie d’en manger… c’est pas ma madeleine de Proust
    :mais presque.. vu que je suis calédonienne, avec un beau-frère..javanais super partage!!

  8. Super recette que j’ai faite, j’aime beaucoup et cela me rappel mon enfance du fait que ma grand-mère est indonésienne… excellent !…. j’ai mélangé les lentilles et les cacahouètes, top !…

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