Kolak: soupe froide de lait de coco à la patate douce et à la banane

Plus qu’un dessert pour moi…

Bon, pas facile pour moi de me remettre sur les rails après toutes ces émotions… Je tiens à remercier chaleureusement toutes les personnes qui m’ont envoyé des messages de réconfort et d’amour, que ce soit sur le blog ou sur ma boîte mail. Il y a certains d’ailleurs que je n’ai pas réussi à lire une 2e fois, tellement c’était poignant et empreint de sensibilité. Merci encore.

J’ai passé un week-end émotionnellement chaotique, en équilibre instable entre la douleur de ne pas pouvoir rentrer voir ma famille, et la joie de recevoir un couple d’amis que je n’avais pas revu depuis un an. Pour ne pas plomber leur séjour qui était prévu depuis longtemps, j’avais décidé de ne rien leur dire, et faire comme si de rien n’était. A chaque fois c’est un bonheur pour eux de venir en Normandie, on a pu profiter du beau temps au bord de la mer, ainsi que dans la forêt où on s’est baladé dimanche. Ce que je ne savais pas, c’est qu’ils étaient au courant de la situation (par Mister T) et qu’eux aussi ont fait comme si de rien n’était en n’évoquant pas la question, afin de laisser la priorité aux bons moments passés entre amis et de ne pas retourner le couteau dans la plaie. Grâce à eux j’ai pu penser à autre chose et prendre un bon bol d’air pur, en les observant faire des ricochets sur les vagues avec des galets ramassés sur le sable, ou en admirant les fraises des bois poussant au pied du château de Guillaume le Conquérant à Falaise. J’avais bien entendu préparé des tas de bons petits plats pour leur arrivée, comme le katsudon ou le bami, ainsi que du kolak (prononcer [kolah]) pour le dessert, qui a eu un succès fou à table!

Il s’agit d’une recette assez symbolique pour moi, qui évoque pleins de souvenirs. C’est un dessert que l’on prépare souvent pour les offrandes chez moi, que l’on destine au défunt qui vient manger une dernière fois à la maison avant de « partir ». Normalement lors de la préparation de ces plats, il est formellement interdit de les goûter ou de les sentir avant de les déposer sur l’autel, car c’est comme si on les souillait. Je me souviens distinctement d’un jour où on avait préparé des offrandes pour mon arrière-grand-père, je devais avoir 7 ou 8 ans. J’étais chargée de transporter un bol de kolak jusqu’à l’autel qui était dans sa maison, celle-ci se situant juste en haut de celle de ma grand-mère. Sur le chemin, j’étais tellement envoûtée par le parfum de ce dessert que je n’ai pas pu résister à la tentation de le humer à pleins poumons, en cachette bien sûr! Enfin, c’est ce que je croyais, car ma grand-mère m’avait surveillée de loin et je vous raconte pas l’engueulade que je me suis prise! Hi Hi ! Le bol était fichu, il fallait prendre un autre bol propre et le remplir avec du kolak non « souillé » par la petite gourmande insolente que j’étais! Quant au bol que j’avais entre mes mains, j’ai pu aller le déguster tranquillement dans mon coin…

Pour en revenir au dessert itself, il peut se servir tiède ou bien froid, voire glacé. Attention alors à bien le remuer, car le lait de coco fige rapidement au contact du froid et forme une couche épaisse en surface. Normalement on utilise des bananes poingo qui restent bien jaunes après la cuisson (voir les photos sur le billet du bougna), ainsi que des feuilles de pandanus, que j’ai cueillies dans le jardin et ramenées dans ma valise!  🙂 C’est facultatif, mais vous pourrez le remplacer par de la vanille en gousse ou liquide.

    

Kolak (pour 4 pers)

-300 g de patate douce
-2 bananes mûres
-180 g de sucre de palme
(ou sucre roux)
-50 cl d’eau
-1 boîte de lait de coco (environ 40 cl)
-2 feuilles de pandan (facultatif)
-1/2 càc de sel fin

Epluchez les patates douces et taillez-les en petits cubes. Mélangez l’eau et le sucre, puis portez à ébullition, avec les feuilles de pandanus (ou la vanille). Baissez le feu et jetez les feuilles, puis y ajouter les cubes de patate douce. Laissez cuire 10 minutes, puis versez le lait de coco et le sel. Ajoutez à la fin les bananes coupées en demi-rondelles, et laissez frémir pendant 5 à 10 min, à feu très doux. Laissez refroidir à température ambiante, puis servez tiède ou bien froid. Dégustez à la cuillère, et humez le parfum autant que vous voulez, c’est permis 🙂  !!!

6 Replies to “Kolak: soupe froide de lait de coco à la patate douce et à la banane”

  1. mmmhhh… quel joli souvenir culinaire… merci de nous avoir raconter cette belle histoire… ^^

  2. C’est un dessert très précieux… C’est un dessert de chez moi aussi, avec des billes de tapioca en plus. Elles sont toujours très jolies tes photos.

  3. Quelle belle promenade dans tes souvenirs d’enfance et dans les coutumes locales de ton beau pays.
    Je suis aussi « expatriée » et je connais la difficulté d’être loin de nos proches quand le deuil frappe… je t’envoie tout mon soutien.

  4. C’est plus qu’un simple dessert, c’est le lien avec tes grands parents. Il valait bien une engueulade mémorable !

  5. @Marie en Inde:Merci, c’ets vrai que c’est une vraie boîte à souvenir ce dessert…
    @Kalice@Tiens ça doit être pas mal avec les billes de tapioca!J’essaierais!
    @Carotte:Merci pour ta pensée, ça me touche beaucoup.
    @Bloga2:Ah ça, mémorable, elle le fut

  6. Une recette de 2009 que je ressort du placard, mais quelle recette !
    J’ai testé cet après midi, c’est la première fois que je cuisinais avec du lait de coco. Le mélange avec la vanille et la banane est sublime. La patate douce est parfaite pour avoir ‘quelque chose à manger’. Un dessert que je n’hésiterai pas à refaire ! Vu que c’est une recette traditionnelle, je vais peut être me faire huer par certains, mais j’ai tout de suite pensé que ça pourrait être super en accompagnement d’un gâteau ou quelque chose qui est assez neutre en gout (quelque chose qui croustille?).
    Je le tenterai peut être aussi avec des crêpes (en faisant épaissir le kolak avant de garnir).
    Je suis jaloux, tu as toujours des recettes géniales…Un grand merci de nous les partager

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