Baguettes et sac à dos à Taïwan: part 3

 

 

 

          Je reprends mes aventures à Taiwan, enfin! Miracle, heureusement que les archives existent!
La dernière fois, je vous avais raconté ma toute première journée à Taipei. Le lendemain, une belle expérience m’attendait. J’allais rencontrer Yaling et toute sa famille, que je ne connaissais que virtuellement jusque-là. Je m’étais inscrite sur Couchsurfing et c’est la première fois que j’allais être accueillie chez des étrangers. Mais avant tout, laissez-moi vous raconter une petite VDM mésaventure qui m’est arrivée le matin-même, avant la rencontre.

          Remettons les choses dans leur contexte. Arrivée seulement la veille, crevée après un vol de 13h dans lequel je n’ai pas pu dormir (allez lire pourquoi), j’avais trop peur de ne pas me réveiller à temps pour mon rendez-vous, à 9H au centre de la ville. J’avais repéré le métro, ma copine m’avait expliqué quelle ligne prendre, j’étais préparée. Elle est rentrée chez elle en me laissant au studio qu’une de ses connaissances m’avait prêté, pour toute la durée de mon séjour.

Mais le soir, je n’arrivais pas à dormir. Il devait faire 150% d’humidité dans l’air, le matelas était dur, je pensais au cafard qui était monté sur ma main dans la salle de bains. Dans la nuit, je m’étais réveillée en sursaut pour avancer mon réveil à 7h au lieu de 7H30, au cas où. Ah oui, détail important: je n’avais pas de montre et il n’y avait aucune horloge ou appareil électronique dans le studio qui puisse me donner l’heure. Je pouvais juste me fier à mon téléphone, que j’avais bien sûr réglé à l’heure locale en arrivant à l’aéroport.

         Je m’endors enfin, péniblement, quand soudain BIIIIP…BIIIIP…BIIIIP…c’est déjà l’heure de se lever. Déjà? Je saute du lit, je prends une douche vite fait, je m’habille et j’embarque le sachet rempli de cadeaux pour ma famille d’accueil. J’ai la tête dans un étau, je veux retourner me coucher. Je fais attention à utiliser la bonne clé pour chaque serrure, en tout il y en a trois: une pour la porte du studio, une pour la grille de l’étage et une pour l’entrée de l’immeuble.

 

 

En sortant du bâtiment, je me dis « Tiens, il fait sombre! ». Je regarde l’heure, il est 7H40, ça va je suis dans les temps. Mais bizarre quand même, peut-être que le soleil se lève plus tard en cette saison… J’évolue dans la rue, je reconnais le centre-commercial que j’avais repéré dans le virage avant le parc. Tiens le portail de l’école est encore fermé, ils commencent peut-être plus tard ici… Sur la route il y a beaucoup moins de voitures qu’en journée, à part les taxis qui tournent en rond. J’arrive devant la station de métro, je sors la carte de transport de ma poche mais… la grille est fermée! Attends, y a un truc qui m’échappe, là… Je fais le tour, je passe devant le commissariat, je remarque que les motos de flics ne sont pas dans le parking comme la veille. Il est bientôt 8H, BON SANG MAIS ILS SE LEVENT A QUELLE HEURE DANS CE PAYS ???

Je finis par entrer dans une petite épicerie ouverte en continu. Je demande l’heure au commerçant mais il ne parle pas anglais. Je tapote mon poignet avec mon index et là il me tend son téléphone: j’écarquille les yeux. C’est une blague?

Il était 2H du matin.

Bon, je ne sais pas ce que j’ai fichu cette nuit quand j’ai voulu modifier mon réveil, j’avais peut-être fait une crise de somnambulisme et ai déréglé l’heure? Je n’en sais rien. Jamais de ma vie je n’ai été aussi à côté de la plaque. Je suis retournée au studio et j’ai dormi 5h de plus, toute habillée. 

 

           

          Je me réveille à la bonne heure cette fois-ci. Quel cauchemar! Tout est redevenu normal, il faisait jour dehors, les écoliers criaient dans la cour, les gens faisaient la queue sur le trottoir pour monter dans le bus. 

Je me débrouille toute seule dans le métro en suivant les instructions sur un post-it, puis j’arrive à la librairie où m’attend Yaling. Elle me présente son mari, sa fille, son beau-frère, sa belle-soeur et sa nièce. Il y a aussi Phil, leur professeur de français. Ils commencent tout juste à apprendre notre langue et c’est d’ailleurs pour ça qu’ils voulaient me rencontrer. Ils ne connaissent aucun étranger, tout leur entourage est taiwanais. Ils sont assez aisés: ils travaillent dans l’industrie de la cosmétique de luxe, ils roulent en berline allemande et leur fille fait de l’équitation. Il faut d’ailleurs avoir de l’argent là-bas pour se payer des cours de français. Et je ne vous parle même pas de leur appartement, qu’on dirait sorti d’une page de Marie Claire Maison

 

Ils décident de m’emmener prendre un petit-déjeuner typique, dans une gargotte où ils sont de fidèles clients apparemment. S’il n’y avait pas de toit, on croirait vraiment manger sur un bout de trottoir, au milieu des badauds. L’ambiance de ce boui-boui en tôle tranche radicalement avec leur style de vie, mais contrairement aux apparences, ils ont su rester modestes. Installés sur des tabourets autour d’une table en formica, ils me demandent si je préfère la version salée ou sucrée. Bien sûr, je réponds salé. Dans les deux cas, il y a du lait de soja et des you tiao, de longs beignets frits à la minute. J’ai droit à un bol de lait de soja coagulé (entre le bouillon et le tofu soyeux), une brioche au porc caramélisé et à la saucisse, du lo bak go (gâteaux de navet à la vapeur) et des galettes feuilletées farcies avec de l’oeuf. Je me régale! Dans la version sucrée, le lait de soja est liquide et doux, ni salé ni sucré. 

 

Chacun trempe gaiement son beignet dans le lait de soja, un vrai délice qui me calera jusqu’à midi au moins.

 

Après ce copieux petit-déj, nous visitons le Mémorial de Chiang Kai-Shek, situé à deux minutes à pieds. Tout y est gigantesque: ses portraits de plusieurs mètres de large, sa Cadillac de plusieurs tonnes, sa statue monumentale qui trône au dernier étage du bâtiment. C’est un peu la folie des grandeurs.

 

A l’entrée, ces deux messieurs offraient aux visiteurs des extraits d’opéra chinois.

Il faisait beau, la balade dans le parc était très agréable. Des jeunes répètent une chorégraphie avec des éventails et plus loin, des vieux font du tai-chi à l’ombre.

Nous sommes arrivés juste pour la relève de la garde. Un ballet impressionnant de soldats qui exécutent leurs mouvements au millimètre près. On a l’impression que celui-ci donne un coup de poing à celui du fond.

Sur la route, nous croisons le chemin d’un chien à deux roues.

Ils décident de m’emmener dans un de leur restaurants préférés, spécialisé dans la soupe de nouilles au boeuf. J’ai choisi les nouilles sèches avec le bouillon servi à part car en général je mets toujours des heures à déguster une soupe quand celle-ci est trop chaude. Toutes les petites assiettes autour de nos bols étaient des amuses-gueules, posées systématiquement à table quand les clients arrivent. Il y avait entre autres des concombres pimentés, une salade d’algues, du tofu mariné, des pieds de porc au vinaigre noir (oui oui en amuse-gueule), des arachides bouillies et des raviolis au porc.

Les ravioli étaient particulièrement réussis, faits maison bien sûr, comme les nouilles. Ils étaient servis dans un bouillon léger mais arrosés d’une huile rouge piquante et parsemé de beaucoup d’ail. J’aime bien la convivialité de ce repas: chacun picore dans les petits plats avec ses longues baguettes. Yaling est d’ailleurs impressionnée par la dextérité avec laquelle je les manie. Il faut dire que chez moi je les utilise tous les jours quasiment! Par contre je n’arrive toujours pas à aspirer mes nouilles aussi bruyamment qu’eux, question de culture 🙂

 

Dans l’après-midi, nous prenons la direction de Jiufen, située à plus d’une heure de route vers la côte nord. Dans la voiture, je leur raconte ce qui m’était arrivé le matin. Je ne sais pas s’ils ont compris mon histoire, je finis par m’endormir sur la banquette. Lorsque je me réveille, le beau-frère de Yaling remonte une pente étroite en marche arrière avec son 4X4, je ne comprends rien à la situation. Il y a beaucoup de voitures qui essaient de se frayer un chemin sur ces routes sinueuses, au milieu des montagnes. Cet endroit a l’air très touristique, tout le monde a un appareil photo autour du cou.

 

Après avoir enfin trouvé une place de stationnement, nous arpentons de longs escaliers pour aller chez Ah Gan Yi Yu Yuan, une des enseignes phare de la ville. La spécialité de la maison: un dessert très peu sucré qui s’apparente à une soupe (chaude ou froide), à base de billes de taro et de patate douce. Je ne sais pas si on s’était trompé de porte mais nous devions traverser les cuisines avant d’accéder à la salle panoramique, offrant une vue imprenable sur la mer de Chine orientale. 

 

Je me faufile comme une petite souris entre les dames qui fabriquent ces petites boulettes à la vitesse de la lumière. Tout d’abord les tubercules sont cuits à la vapeur dans de grands fûts en bois, puis réduits en purée et mélangés à de la farine de riz, pour gagner en consistance. Cette pâte est ensuite débitée en petites bouchées, comme des gnocchi. Celles-ci sont cuites à l’eau puis servies avec des haricots rouges, des haricots mungo et immergés dans un bouillon à peine sucré. 

J’ai trouvé ce dessert assez perturbant, non pas par la texture élastique des billes, mais par sa fadeur. Je n’avais pas l’impression de manger un dessert mais une soupe de légumes. 

 

Après cette pause, nous nous baladons dans les anciennes rues pavées et bondées de touristes. Il y avait une majorité de japonais car Jiufen est la ville qui a inspiré certains décors du Voyage de Chihiro, notamment celui du bateau qui transporte les esprits jusqu’aux bains de Yubaba (les fans comprendront)(voir la dernière photo de l’article). Pour moi qui suis fan de Miyazaki, j’ai retrouvé l’atmosphère enigmatique du film, à tout moment j’imaginais des sculptures prendre vie ou deviner une silhouette fantômatique dissimulée derrière un panneau en bois. Mais la magie commence vraiment à la tombée de la nuit, lorsque les centaines de lanternes rouges s’allument, ponctuant l’escalier sans fin de petits points lumineux. 

 

Mais pour l’instant il fait encore jour, et nous continuons notre balade au hasard dans ce dédale de pierre. Partout où je pose mon regard, il y a de la nourriture qui bout, qui frit, qui flotte dans du bouillon. Nous traversons des volutes de vapeur, des effluves anisées, des parfums de caramel… Cette promenade est un supplice, surtout lorsqu’on n’a plus faim. J’ai envie de goûter à tout, et en même temps je n’en peux plus. Voyant ma frustration, Yaling s’arrête à presque tous les stands et m’achète des petites choses à grignoter. Je cède mais avec modération. Ces oeufs au thé et aux épices étaient plutôt bons, malgré l’aspect peu ragoûtant du liquide noirâtre.

 

Ici, des petits coquillages en forme de cône, qu’il fallait aspirer par le bout. C’était vraiment minuscule, de la taille d’un ongle, et franchement il n’y avait pas grand-chose à l’intérieur! A part la sauce piquante, ça n’avait pas beaucoup d’intérêt.

 

Dans ces boîtes, des tomates cerises séchées et sucrées. On dirait des petits bonbons, très surprenant lorsqu’on a plutôt l’habitude de les manger en version salée. Je verrai d’ailleurs plus tard qu’on les déguste aussi dans des salades de fruits ou en brochettes trempées dans du caramel.

 

Un étrange stand où tout avait quasiment le même goût, d’après le mari de Yaling (je n’y ai pas goûté): des pavés de boudin, des tranches de tofu, des algues, des boulettes de poulet… Tout était enduit d’une sauce sucrée et piquante. En faisant le tour de l’échoppe, je remarquerai ensuite de grands tonneaux en plastique contenant cette fameuse sauce. 

 

On arrête enfin de manger pour assister à une comédie musicale gratuite, dans le plus vieux théâtre de la ville. J’avoue que je n’ai pas tout compris à la pièce, à part qu’il s’agissait d’une histoire d’amour où tout finit bien. Ouf.

 

Le soleil commence à se coucher, les chats se blottissent pour faire la sieste, malgré les flashes des touristes.

 

Nous nous arrêtons pour boire un thé (en grignotant des tomates sucrées, dans la boîte à droite), et j’en profite pour leur parler de mon blog, qu’ils parcourent sur leur smartphone. Ils furent tellement contents de le découvrir qu’ils m’ont offert plusieurs paquets d’infusions et de thés par la suite! (ah si tous mes lecteurs pouvaient faire ça ^^).

 

Je découvre les oeufs de cent ans, ici emballés sous vide. Pour ceux qui ne connaissent pas, ce ne sont pas des oeufs pourris pendant cent ans mais des oeufs de cane (ou de poule) cru et enveloppés dans un mélange à base de boue, de chaux, d’aiguilles de pin et d’aromates durant 50 jours environ. Ca cuit en quelque sorte par réaction chimique et le résultat est assez étonnant: le blanc devient transparent comme de la gelée et le jaune se transforme en pâte verdâtre. Ca sent l’oeuf dur et on le déguste en quartiers, avec un peu de sauce vinaigrée au gingembre. J’ai beaucoup aimé, la texture du « blanc » est ferme et le « jaune » bien crémeux. J’avais acheté un paquet mais ils se sont malheureusement cassés dans la valise (mais dans mon malheur le plastique ne s’est pas percé, sinon bonjour la boule puante dans les bagages!) (je sais qu’on peut en acheter en épicerie asiatique en France maintenant).

 

Ici, des ravioli farcis au taro cuits à la vapeur.

Nous terminons la balade chez un artisan qui fabrique de chouettes tampons en forme de chats. Il était possible d’acheter ses créations (cartes postales, t-shirts, marque-pages…) mais aussi de lui dessiner un modèle qu’il réalisera à la demande. Ici, je lui a demandé de me dédicacer la housse de mon téléphone 🙂

 

Le soir venu, nous quittons les lieux sous le regard désabusé de ces petits chiens. 

La vue de nuit est magnifique, on se croirait vraiment dans l’univers de Miyazaki. On voit des cuisiniers s’activer à travers les vitres du restaurant, au premier étage. Les marches grouillent de passants qui s’engouffrent dans les ruelles, par curiosité ou à la recherche d’une bonne table. Il est l’heure de manger (c’est TOUJOURS l’heure de manger à Taiwan) mais nous ne restons pas sur place. Il paraît qu’on mange bien mieux ailleurs. On reprend la route et on part pour de nouvelles aventures. La nuit ne fait que commencer.

 

 

17 Replies to “Baguettes et sac à dos à Taïwan: part 3”

  1. Super article qui me rappelle mes vacances à Taïwan. J’ai vraiment aimé cette île !! Et c’est bien un endroit où je retournerai bien volontiers, surtout pour explorer le sud et l’est du pays !

  2. Ah oui moi aussi j’y retournerais bien pour les marchés de nuit

  3. Merci pour ce récit à la fois drôle et gourmand. Dans tous les pays d’Asie on aime manger à toute heure du jour et de la nuit, dans les rues, et toutes les classes sociales se mêlent quand il s’agit de déguster un bon plat dans une gargotte. Un peu comme en Grèce où dans la plus rustique des tavernes se côtoient ministres et ouvriers pour peu que les côtelettes y soient bonnes.

  4. Superbe récit, merci!….j’attends la suite avec impatience….

  5. que tu es drôle, que c’est chouette de te suivre, ce voyage était initiatique côté cuisine, il y a de quoi avoir les yeux équarquillés!

  6. Ahhhh, enfin la suite! Les oeufs de 100 ans, ça m’a toujours intriguée (arf, je n’ai pu m’empêcher de sourire quand tu dis qu’ils se sont cassés dans ta valise, tu as eu de la chance pour l’odeur) tu me donnes envie d’y goûter! Quant au décor de Chihiro, le rêve éveillé j’imagine, c’est mieux que Disneyland, j’adorerai.

  7. Pour commencer et puisqu’il est encore temps -Bonne Année Létitia… j’espère que vous allez mieux….. merci pour ce beau voyage – mais j’espère que dans ce pays là on ne mange ni les chats – ni les chiens – rassurez-moi……. Anny

  8. Merci pour ce beau reportage !

  9. hahaha, le coup du réveil à 2 h du matin, ça m’a bien fait rire ! Parce que c’est du vécu pour moi aussi : mettre le réveil à 8 h du matin mais avoir oublié de le mettre à l’heure argentine. Résultat : réveil à 3 h du matin ………. et moi de préciser à mon mari « mais c’est normal, c’est l’hiver, il fait jour plus tard », et lui de me répondre « mais bien sûr ! Hier en arrivant à 8 h à l’aéroport il faisait déjà bien jour ! » …………. oups En tout cas, joli carnet de voyage …………

  10. ça m’a donné super faim!
    J’ai hâte de lire la suite!

  11. Wow! Quelle aventure ! Ce devait être magique tous ces plats et ces merveilles (bon, sauf le fail du réveil!)
    Tu parlais en quelle langue avec tes hotes?

  12. Ouille, le réveil à 2h du matin…ça m’est arrivé et je n’avais pas l’excuse du voyage et de la fatigue, juste celle d’être parfois une très grosse tête en l’air lol.
    J’adore le récit de tes voyages, et celui-ci était une véritable promenade gourmande, poétique et instructive. Sans oublier l’humour avec lequel tu nous racontes tout ça et qui ajoute une très belle saveur au tout!

  13. Que je suis contente de te lire. Je retrouve l’atmosphere, la moiteur, la ville qui vit meme la nuit si bien qu’on peut se reveiller a 2:00 du mat et presque croire qu’il est 7:00 merci pour ce recit si vivant.

  14. Merci pour le voyage… j’ai terriblement envie de manger asiatique maintenant… Xx Mathilda
    http://www.topknotandteacups.com

  15. Ce genre d’article me fait énormément rêver parce que pour le moment je n’ai pas encore eu l’occasion de voyager en asie alors que c’est un de mes rêves. Je continuerai à te lire, merci pour ces belles histoires et belles photos…

  16. j’ai juste ADORE ton article, je file lire les autres de ce pas !!!
    bises et un énorme merci pour ce partage

  17. Bon ben, ça donne juste envie d’y aller. Je ne t’offrirai pas de thé (je sais à peine ce que c’est, et j’ignore ou ça s’achète, sinon ce serait volontiers).

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