–
Quand j’étais petite, j’étais tout le temps fourrée chez Mamie. Parce que Maman travaillait, parce que j’étais la dernière et que mes grandes soeurs avaient d’autres chats à fouetter que de jouer les baby-sitters, parce que les colonies de vacances c’était pour les copines riches qui venaient à l’école en Volvo. Heureusement que je l’adorais Mamie, et que c’était réciproque…Moi j’aimais bien Papi aussi, avec sa moustache, sa barbichette et sa banane impeccable comme celle de Johnny. Toujours sur la terrasse avec une cigarette et son minuscule verre de café, et sa petite cuillère qui faisait « kling-kling » en remuant. Il avait appris à Radjah, mon colley reçu pour mon anniversaire, à aboyer après les gens louches qui passaient un peu trop près de la boîte aux lettres, et il me donnait des pièces pour que j’enlève ses cheveux blancs avec une pince à épiler. Avec mon argent de poche, j’achetais des piles pour mon walkman.
Quand il rentrait de l’usine, en fin de journée, il avait toujours le même rituel: il enlevait ses chaussures de sécurité, faisait un petit bisou à Mamie puis déposait sur la table un pochon de « gâteaux huit », qu’il avait acheté pour moi, quand il s’arrêtait prendre de l’essence.
J’étais super contente, à chaque fois je disais « Merci Papi »… mais en fait j’aimais pas trop ça, les gâteaux huit. J’osais jamais le lui dire, car ça lui faisait tellement plaisir de m’en acheter. A l’époque j’étais déjà un sacré bec-salé, et je préférais les boulettes et les nems croustillants de Mamie. Des fois j’en grignotais un bout en le trempant dans mon bol de Milo, mais en général je laissais le reste du paquet intact. Du coup j’essayais de les cacher au fond du placard, derrière la grosse boîte à sucre orange, en pensant que personne n’allait s’en rendre compte.
Et puis un jour il les a trouvés. Il n’a pas crié, mais le ton de sa voix avait suffi à me faire trembler. « Si c’est comme ça, je t’en achète plus ! « . Je sais plus du tout quel âge j’avais, mais je me souviendrais toujours de cette scène. J’avais honte, honte d’avoir gaspillé de la nourriture et honte de l’avoir déçu. J’ai culpabilisé pendant longtemps, et ce jour-là je me suis dit que plus jamais il allait me reparler, tellement il devait être en colère après moi. Mais c’est passé avec le temps, tout est rentré dans l’ordre naturellement. Il ne m’en a plus jamais racheté, mais on a continué à jouer ensemble comme avant. Il m’embêtait quand je faisais mes devoirs et moi je lui dessinais sur les pieds quand il dormait. Je l’aimais bien, Papi.
Recette inspirée par celle de ma copine Pia du blog La Cocinera Loca
Gâteaux Huit (pour 16 pièces)
Pour la pâte:
-200 g de farine
-10 cl de lait de coco
-35 ml d’eau de coco (dispo en canette ou en brique, en épicerie asiatique)
-40 g de sucre
-1 pincée de sel
+ 4 càs de sucre pour l’enrobage
Pour le levain:
-100g de farine
-60 ml d’eau de coco
-10 g de levure fraîche de boulangerie
Pour la cuisson:
-huile de friture
Préparez le levain: effritez la levure dans un grand bol, versez l’eau et mélangez avec un fouet. Laissez reposez 15 minutes. Ajoutez la farine et mélangez jusqu’à obtention d’une pâte. Couvrez de film et laissez reposer à température ambiante pendant 1H, afin qu’elle double de volume.
Préparez la pâte: mélangez dans un saladier la farine, le sucre et le sel. Ajoutez le levain, l’eau de coco et le lait de coco. Pétrir l’ensemble 5 à 10 minutes jusqu’à obtention d’une pâte homogène. Couvrir de film alimentaire et laisser reposer 1H30 à température ambiante.
Au bout de ce temps, dégazez la pâte à coups de poing et divisez-la en 16 portions identiques. Farinez-vous les mains et façonnez des boulettes de la taille d’une balle de golf. Enfoncez au milieu le manche d’une cuillère en bois (ou tout autre couvert ayant un manche à bout rond). Elargissez le trou en faisant tourner la pâte autour du manche: c’est la même mouvement que lorsqu’on joue avec une crécelle, vous voyez? Vous devriez obtenir un cercle d’environ 12 à 15 cm de diamètre. Torsadez au milieu du cercle pour former un huit. Déposez-les au fur et à mesure sur une plaque tapissée de papier cuisson, puis recouvrez-les de film alimentaire. Faites gonfler encore 1H à température ambiante.
Faites chauffer un bain d’huile sur feu moyen et faites frire les beignets pendant 1 min 30, ou jusqu’à ce qu’ils soient dorés, en les retournant à mi-cuisson. Egouttez-les sur du papier absorbant, puis mettez-les dans un sac de congélation avec le sucre, fermez et secouez pour qu’ils soient bien enrobés de sucre. Faites cette opération pendant qu’ils sont encore chauds, sinon le sucre ne collera pas. Dégustez quand c’est encore chaud.
Comment ça se fait que je trouve ça bon maintenant?
Ton histoire est très mignonne et touchante Et puis … c’est souvent comme ça quand on est petit. On grandit et notre palette du gout s’élargit et finalement on découvre qu’on adore ce que l’on détestait petit.
Chouette recette de friandises par ailleurs que je ne connaissais absolument pas.
Bises gourmandes et bon WE a toi.
parce que ton attachement à ‘leur’ histoire à fait son bout de chemin ^^ …
ton histoire est aussi belle que tes gâteaux. bizzzzzzzzzzzzzz
Ils ont le goût du souvenir ces gâteaux, c’est pour ça… j’adore les billets comme ça sinon. Parce que, moi aussi, j’ai passé beaucoup de temps avec mes grands-parents enfant et que je comprends tout fait ce que tu veux dire et ressens. Et je l’aime bien cette douce nostalgie… ça me rappelle aussi « les malheurs de sophie », que j’adorais lire petite,(y avait une histoire avec des pâtes de fruits que sa mère avait rangées en haut d’un placard et Sophie allait grignoter un peu chaque jour en cachette, pensant que ce serait invisible. Sauf qu’à la fin, ben, la boîte est vide. J’aurai pu le faire ce truc !)
C’est une belle histoire et c’est vrai qu’à les voir, je mùe demnade également comment tu ne pouvais pas les aimer plus jeune ?!
Cela doit avoir un gout de ton enfance Donc c’est bon ! Et en même temps, ça m’a l’air délicieux, légèrement fait et bien doré.. Miam !!
contente de voir que mes firifiri t’ont plu et qu’ils t’ont ramené à la maison. AMA s’ils te plaisent maintenant, nostalgie mise à part, c’est parce que tu les as dégustés tout frais sortis de la friture et qu’ils n’ont pas attendu dans un sachet pour que tu les manges
J’ai justement une boite de lait de coco et de l’eau de coco (fraiche) qui ne demandent qu’à se sublimer en délicieux beignets!
C’est un plaisir de venir chez toi non seulement pour tes recettes mais pour tes histoires aussi !
Et bien moi je me laisserais bien tenter par tes gâteaux
Bonne journée
Ces petites histoires, ça me fout les larmes aux yeux … :’)
Il est vraiment chouette ton billet. Je crois que c’est ça qui fait que j’aime autant ton blog, en fait, au delà des recettes, il y a toujours ce petit plus que tu mets dedans.
Un billet pleins de souvenirs j’adooorreee, un bel hommage à tes grands-parents moi aussi j’avais un chien nommé Radjah
Une jolie histoire et ces gâteaux ont l’air délicieux, et tout moelleux !
Bises, bonne soirée !!
Delphine
Les goûts changent! Et puis, quant on est tout petit, on est plus sensible aux saveurs… J’y goûterais bien moi à tes gâteaux!
Pour le coup, c’est moi qui suis ému en me souvenant des heures voire des semaines passées chez mes grands-parents, tu l’auras ton far !
ssacré sulé ! sacré sucré !
Quelle belle histoire .. Et les gâteaux qui ont le goût nostalgique des souvenirs doux sont toujours bons.
De 1 : tes « huit » ont l’air méga-bon
de 2 : Merci pour ce joli souvenir, très émouvant, que je trouve révélateur de l’enfant qui reste en nous tous!
papi
c’est bien de ne jamais l’oublier PAPI et MAMIE aussi que de bons souvenirs avec eux
Si tu les aimes maintenant c’est peut-être parce qu’ils ont le goût des souvenirs et de la nostalgie…
sympa ces beignets avc leur forme bizarre :p
Bonjour jai beaucoup aimé ton histoire cest gâteau je les manger quand j’étais petite c’était deux vietnamien qui vient de Vanuatu qui reste chez mon oncle il avait un magasin tout les matins j’allais acheter leurs gâteau huit cest l’odeur du levure que j’aime beaucoup
Oui ça marche aussi, il faut diviser la quantité par 2. Ex: 20 g de levure fraiche=10 g de levure sèche.
Il me semble que cette recette avec le lait et l’eau de coco c’est celle du firi firi tahitien, le gâteau 8 Calédonie est une recette avec de l’eau normale.